Sollicitations téléphoniques durant la garde
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L’Ordre des pharmaciens a été interrogé récemment par un pharmacien au sujet du rôle du pharmacien lorsque celui-ci est sollicité par téléphone durant sa garde.
Dans son avis d’octobre 2008, le Conseil national avait souligné l’importance de l’accessibilité téléphonique du pharmacien durant le service de garde : « Afin d’assurer la continuité des soins, le pharmacien de garde doit offrir durant sa garde tous les services qu’offre normalement un pharmacien, en ce compris l’accessibilité téléphonique pour informer sur la disponibilité en officine de produits déterminés ». Il peut arriver en effet qu’avant de se rendre auprès du pharmacien de garde, le patient contacte tout d’abord celui-ci par téléphone afin de s’assurer que le médicament dont il a besoin est bien disponible en officine.
Il est toutefois primordial de préciser que cette accessibilité par téléphone ne signifie nullement que le pharmacien doit prodiguer obligatoirement des conseils par téléphone.
Il faut rappeler avant toute chose qu’il appartient au pharmacien de respecter le champ de ses compétences. Ainsi, toute question posée qui requiert que le pharmacien se prononce sur l’état de santé du patient relève de l’art médical. Le pharmacien ainsi sollicité durant la garde doit renvoyer, selon les cas, ce patient vers les services médicaux d’urgence.
Lorsqu’il est confronté à des questions portant sur le médicament, et plus spécifiquement le traitement médicamenteux suivi par le patient, le pharmacien doit agir avec la plus grande prudence et apprécier de l’opportunité d’y répondre. Si un conseil général portant sur le bon usage du médicament ne devrait pas soulever de problème particulier, il en va naturellement tout autrement d’un conseil adapté à la situation personnelle du patient. Le pharmacien connaît-il le patient ? Dispose-t-il de son dossier pharmaceutique ? Il sera généralement plus indiqué de demander au patient de se présenter à la pharmacie.
Lorsqu’il donne un conseil par téléphone, le pharmacien voit sa responsabilité engagée tant sur le plan pénal que civil et disciplinaire pour toute faute, même la plus légère.