Présence d'appareils d'auto-mesure en officine
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Le Conseil national a été saisi d’une question relative à la compatibilité de la déontologie pharmaceutique avec la présence en officine d’appareils d’auto-mesure qui permettent aux patients de prendre des mesures telles que le poids, la taille, le pouls, la tension artérielle, l’indice de masse graisseuse, etc.
Le Conseil national se prononce en faveur de la présence et de l’utilisation en officine de pareils appareils de mesure. Leur mise à disposition au sein de l’officine présente un intérêt évident pour les patients car elle constitue un excellent moyen pour promouvoir l’auto-surveillance. Un tel service rendu par le pharmacien entre incontestablement dans le cadre des soins pharmaceutiques.
Le Conseil national estime toutefois que les appareils qui nécessitent l’examen d’échantillons provenant du corps humain (« dispositifs médicaux in vitro ») n’ont pas leur place en officine, tenant compte des impératifs d’hygiène. La pratique de l’auto-mesure de la glycémie notamment doit se faire en centres de convention en milieu hospitalier.
Le Conseil national estime qu’une mise à la disposition des patients des appareils d’auto-mesure en officine doit se faire en tenant compte des mesures de prudence qui suivent:
- Le pharmacien doit s’assurer de la fiabilité de ces appareils. Ainsi, lorsqu’il fait le choix de l’appareil, il veille à ne pas se laisser guider exclusivement par des considérations économiques mais tient également compte d’autres facteurs, tels que la renommée de certains appareils. De même, il prend les mesures nécessaires pour que l’appareil soit testé et calibré autant que de besoin.
- Le pharmacien s’abstient d’interpréter les résultats fournis par ces appareils, d’établir un diagnostic et d’instaurer un traitement car ces actes constituent un exercice illégal de l’art médical. Il peut tout de même rassurer le patient si les valeurs fournies sont normales, s’assurer que le patient informe son médecin des résultats de l’auto-mesure et d’éventuelles mesures divergentes, et veiller à ce que le patient ne modifie pas son traitement médicamenteux de sa propre initiative.
- Le pharmacien doit prendre les mesures nécessaires pour éviter ou modérer toute réaction de panique du patient.
- L’auto-mesure en officine ne peut distraire le pharmacien de son activité principale qui est la délivrance correcte du médicament enregistré.
- L’auto-mesure en officine ne peut être un prétexte pour inciter le patient à acheter des produits ou services liés à ces appareils.
- Le pharmacien prend les mesures nécessaires afin de préserver la confidentialité des résultats fournis par l’appareil.
La position du Conseil national est conforme aux avis émis sur la question par l’Académie Royale de Médecine et par la Koninklijke Academie voor Geneeskunde.